lundi 18 mai 2015

BEN KERBER - LOIN DES MERS EP



mardi 17 décembre 2013

2013 : mes 20 chansons favorites.

20- Jay-Z - Heaven

Timbaland a pris "Reverie" d'Adrian Younge (2011) et l'a violée. Faute d'être inventif, Jay-Z envoie sa purée habituelle et quand la soul hurle derrière lui, rare que ça ne fonctionne pas. Citation de "Losing My Religion" de R.E.M. Drôle et pas anodin en l'an 2013.



19- Mayer Hawthorne - The Innocent

Justin Timberlake peut remonter son froc, lâcher son micro, ranger ses concepts ridicules (déjà ringards l'année prochaine) et rester à Hollywood faire l'acteur. Ça lui va si bien. Pour ce qui est de la soul moderne, Mayer est là, il sait faire, il chante comme un Dieu, producteur inventif. Avec un jus d'orange pressé à la plage, en juin 2014 ce sera (encore) bien.


18- Bill Callahan - The Sing

"Well the only words I said today are "beer" and "thank you"
Beer, thank you
Beer, thank you
Beer
"

Merci, bonsoir.

17- TREE - Devotion


On nous sort chaque année des nouvelles sensations rap US, il est difficile de faire le tri. Sans mauvais jeu de mot. Hmm. Tree et son single "Devotion" ont le don d'appuyer sur la corde au fond des entrailles. Voix rocailleuse, violence urbaine, on sent presque le crachat arriver dans l'écouteur. Les choeurs sur le refrain qui réchauffent l'organisme comme un verre de hot cider. Surveillez les arbres en 2014.

16- My Bloody Valentine - Is This and Yes

Un des seuls morceaux de l'album qui ne ressemble pas (trop) à un morceau déjà existant sur "Loveless" (bon ok, c'est un peu capillotracté). Sans paroles. Ou peut-être que si. Difficile de savoir. Un morceau qui fait du bien. A écouter l'hiver en vélib' à 5h du matin en passant par le bois de Vincennes, entre porte Dorée et Charenton.



15- The Strokes - Welcome to Japan

Le morceau typique "Générique Grand Journal". Pas de sa faute à la limite. Puis, ce n'est pas pour rien. Qui fait aussi bien sonner des caisses claires dans le rock en 2013? Qui fait aussi bien les petites cocottes à la guitare en 2013? Qui a une voix aussi sexy que Julian Casablancas en 2013 quand il susurre "welcome to Japan"? Qui?



14- Vampire Weekend - Diane Young

Vampire Weekend a eu les meilleures idées de production pour un album de rock en 2013. Plein d'idées, ça fourmille d'idées, des idées, des idées. Il paraît même que certains ont eu des émotions en écoutant ça. De toutes façons, avec leur film promotionnel magnifique (Steve Buscemi. Point barre.) ils ne pouvaient pas ne pas être ici. Double négation. Des idées on vous dit.



13- Queens of the Stone Age - The Vampyre of Time and Memory

Le meilleur album anglais de 2013. Stones, Kinks, Led Zeppelin, ici Bowie. Josh, clope au bec, avec ses petits accords fastoches au piano. Un joli doigt dans le cul aux bourrins qui pensent que QOTSA est un groupe de heavy metal.



12- IAM - Mon Encre, Si Amère

Je sais. Je sais. Je sais! Mais la nostalgie est plus forte et les sentiments passent avant le reste. Sang d'encre.



11- Paul McCartney - Early Days

Quand 99% de l'industrie se plaint d'à peu près TOUT qui ne va pas, que plus personne ne veut acheter de disques, que les petits n'ont jamais autant galéré face aux gros, que même les concerts ne suffisent plus aux artistes pour vivre, qui vient se plaindre de ses débuts compliqués dans le monde merveilleux de la musique ? Paul McCartney. Et il arrive quand même à faire chialer.



10- Arcade Fire - Here Comes the Night Time

J'attendais d'Arcade Fire un classique, un grand disque, un pavé dans la mare de ce début de décennie. J'avoue que j'ai été déçu, un peu, sur ce point. Mais de grands morceaux, il n'en manque pas sur "Reflektor". Celui-ci l'est particulièrement avec son intro déséquilibrée, sa lourde basse synthétique sur les couplets, son refrain hypnotique et sa conclusion absurde. Ridiculement génial.





9- Drake - Furthest Thing

Il y a un album auquel je ne m'attendais pas cette année, c'est "Nothing Was the Same" de Drake. Je ne m'attendais pas à une telle gifle. Le ciel bleu azur de la pochette ne dit pas la mélancolie passive-agressive qui se dégage de ces morceaux. Imperfections, aveux de faiblesses, Drake se recroqueville et assume. N'en déplaise aux idiots qui le traitent de tafiole : Drake a pris de l'épaisseur en 2013.



8- Daft Punk - Giorgio by Moroder

Pur morceau de geek. Daft Punk n'a pas réussi à faire jouer de la musique à Giorgio, donc ils l'ont fait parler (à défaut de pouvoir le torturer). Mais ne t'en vas pas si vite, gamin! Il y a un truc! Bah oui, ils lui ont fait raconter sa vie dans des micros choisis en fonction des époques évoquées successivement. Le souci du détail qui tue, qu'on ne voit pas, qu'on n'entend pas (faites pas genre). Au fond ce qui m'intéresse c'est plus la tendresse dans la voix de Giorgio, qui a l'air authentiquement nostalgique. Heureusement, elle, contrairement aux micros hors de prix qui ont servi à la capter, ne peut pas être mise en vente sur eBay.



7- petit fantôme - un garçon sans courage

J'ai mis cette chanson parce que les paroles me touchent particulièrement, la raison est dans le titre.
D'ailleurs, s'il y a un album d'origine française contrôlée qui vaut la peine en 2013 c'est bien "Stave". C'est gratos en plus : http://www.petitfantomestave.com/

6- Ghostface Killah - I Declare War

Adrian Younge, ENCORE LUI (rappelez-vous, Timbaland l'a samplé pour un titre de Jay-Z quelques paragraphes plus haut). Il faudra le surveiller. Ghostface a fait appel à ce génial jeune (sans mauvais jeu de mot) producteur pour son dernier opus, un concept album inspiré des bandes sons de films d'horreur italiens des 70's (à ce propos, voyez Berberian Sound Studio de Peter Strickland sorti l'année dernière, c'est super).
Dans la démarche autant que dans le résultat, Ghostface a plaqué le meilleur album rap US de 1976.



5- The Child Of Lov - Warrior

C'était déjà avec le gorge serrée qu'il fallait écouter ce magnifique titre D'Angelo-esque. Alors imaginez maintenant...Repose en paix, mec.


4- Kanye West - Bound 2

"Yeezus" est le meilleur album sorti cette année. Créatif, puissant, excessif, fédérateur. Tout ce qu'il fallait pour me plaire. J'étais vraiment intrigué dès le départ par "Bound 2", je l'écoutais en boucle. Mes premières émotions Kanye West-iennes furent procurées par les samples soul élégants qu'il distillait comme Özil des bons ballons, donc celle là retenait mon attention tout particulièrement.

Aussi, il y a ce texte, ce révélateur, qui lui échappe. Une sorte de "Filles du Mouv" de Doc Gynéco inversé. Le Doc parlait tendrement d'elles en leur caressant les cheveux sans égoïsme aucun, Kanye parle de sa meuf en se caressant le crâne (pour rester poli). Il veut vraiment parler d'elle, faire l'effort, lui rendre hommage, la rendre belle, lui écrire la chanson d'amour parfaite. Il finit par ne parler que de lui. Symbole d'une génération qui n'est pas assez prise en compte par le sexe opposé, symbole d'une génération fouettée, maltraitée, dirigée.

D'ailleurs c'est l'hypnotisant sample féminin (Brenda Lee, "Sweet Nuthin'"1959) qui a le dernier mot. "Uh, uh honey". C'est ça chéri, cause toujours.

Kanye croit qu'il conduit la moto. Sauf que c'est elle qui décide. Kanye a beau le dire, il n'est pas prêt, comme 99,9% des hommes (des mauviettes) de 2013. Toute cette maladresse est tellement touchante.



Plusieurs fois dans le morceau et surtout à la fin, Kanye évoque Jerome, ce personnage de la série des 90's Martin. "Gurl, gurl, gurl, y a got mo' curve than a bottle of coke". Ne prenez pas Kanye pour plus stupide qu'il ne l'est, il sait parfaitement ce qu'il fait.



3- Daniel Darc - des idiots comme moi

Daniel nous a quitté cette année 2013. Je pense encore beaucoup à lui, j'ai accroché la une de Libé au dessus de mon lit. Quand cet album posthume est sorti, j'ai eu du mal à l'écouter. Difficile. Mais ce morceau est le plus bel hommage inconscient qu'il pouvait rendre à Lou Reed, qui est parti la même année. Je ne vais vous pas faire la classique (et stupide) "je suis sûr qu'ils sont en train de prendre un verre ensemble au paradis", car je suis sûr qu'il n'y en a pas.

Vous vouliez pleurer en 2013, c'est maintenant.




2- Kurt Vile - Girl Called Alex

Pour juste ce paragraphe, Kurt Vile a écrit la meilleure chanson de pop de 2013. La plus vraie.

"And they hate it when I say
I wanna
I wanna walk out into the night
Without it being running away
From a bad day in my brain
For the sake of a strip that I could be cruising
In the comfort of a sportscar illusion"



2- Ty Segall - The Keepers

Edit 1: J'ai la mémoire qui flanche. Du coup ça rentre direct en 2ème ex aequo avec Kurt Vile. Mention spéciale à la saison 4 d'Eastbound & Down qui a mis ce morceau à l'honneur. Meilleure saison, toutes séries, toutes catégories confondues, au fait.



2- Ariel Pink & Jorge Elbrecht - Hang on To Life

Edit 2: Bon ok. Comment j'ai pu oublier ce morceau qui a hanté mon été? Bref. Il a de la gueule le trio Kurt Vile / Ty Segall / Ariel Pink. Pour sûr ces gars vont être au top des années 2010.




1- Charles Bradley - Victim Of Love

Nulle part où se cacher. Victime de l'amour.
Vivement 2014.





vendredi 7 juin 2013

PAROLES: Les Shades - Mandragore

L'avion vacille dans la nuit,
De Californie vers Paris.
Demain ce sera difficile,
D'être lucide dans la ville.

Minuit, une heure, deux heures, c'est l'heure.
Dormir, plonger, le noir, coaltar.

Somnifère hallucinatoire!

Plantes modernes et carnivores,
Espèces disparues de dinosaures.
Poison rare pour songes intenses,
Disponible sur ordonnance.

Pharmacien dépressif,
Chirurgien psychopathe,
Des effets progressifs,
Mutation en mille-patte.

Minuit, une heure, deux heures, c'est l'heure.
Dormir, plonger, le noir, coaltar.

Somnifère hallucinatoire!



 B.K.

True story...


jeudi 6 juin 2013

A dead-end street in a city without a heart.

Paraît que le concert de Sixto Rodriguez à la Cigale était le meilleur des trois dates parisiennes.

Ça ne soulagera pas ma douleur face au flot de commentaires tous plus stupides les uns que les autres concernant la capacité du chanteur à se tenir sur une scène, à égrener des accords, puis son état de santé, d'ébriété; un coup ce sont les vils producteurs avides de sucer la carcasse du fabuleux "Searchin' For Sugar Man" jusqu'à la moelle; un coup c'est son groupe, dont j'ai lu qu'il ressemblait à celui "d'un bal du 14 juillet". As-tu déjà fait de la musique, toi le journaliste qui écrit ces sottises? Certes, tu es un observateur, pas un musicien. Ton rôle n'est pas de donner des leçons. Ton rôle est de comprendre. Et tu n'as pas compris.

Un groupe de "yada yada yada 14 juillet" n'a pas cette formidable capacité à soutenir la grâce ultime d'un artiste de 70 ans (eh ouais, tout le monde ne peut pas faire des cures à Merano chaque été pour se faire changer le sang comme...). Il suffisait d'observer les jeux de regards entre la section rythmique, le guitariste et le claviériste pour comprendre l'extrême difficulté de la tâche d'un groupe qui doit hisser un mat en pleine tempête. Les meilleurs musiciens du monde n'auraient pas fait mieux. Ce n'est pas une question de technique, c'est une question d'avoir de l'empathie, de savoir anticiper ce que va faire l'autre, de savoir l'écouter.

As-tu déjà écouté tes grands parents raconter le fil décousu de leur incroyable vie au restaurant le dimanche, quand il fait beau? Perso je l'ai fait. Je pensais à cela hier en voyant les musiciens de Rodriguez décorer joliment ces chefs d’œuvres sous-terrains mais pas moins éternels.

Certains étaient trop occupés à regarder le concert à travers leurs portables pour écouter. Capturer un instant dont il ne se souviendront jamais puisqu'ils ne l'ont PAS VU avec leurs YEUX. J'étais obligé de penser au sketch de Louis C.K. pendant les trois quarts du concert à cause d'un touriste à la con qui filmait sur son Samsung Galaxy S3 (un portable peut-il prendre plus de place dans un champ de vision?) des vidéos qu'il ne regardera pas, ou une fois...Bon.



Rodriguez a bien eu raison de ne pas naître en France, il ne serait jamais sorti du chantier où il a passé sa vie.

Depuis quand la France est devenu un pays si conservateur et moralisateur? Ah oui, depuis toujours.

C'est vrai que Rodriguez, il y a 4 ans, jouait devant 300 personnes au Nouveau Casino. Comme Jonathan Richman. Qui lui ne remplit toujours pas de Zénith, j'attends sagement qu'un réalisateur oscarisable daigne lui consacrer 90 poignantes minutes.

C'est donc vrai que Rodriguez est tout frais, tout neuf. Malgré les controverses qui entourent l'authenticité du documentaire le concernant (il aurait tourné plusieurs fois en Af-Sud avant les fameuses images de son "premier concert" là bas), Rodriguez est resté éloigné et n'a pas évolué artistiquement dans ce monde extrêmement étouffant qu'est celui des festivals, de la tournée, une vraie mafia destinée à satisfaire un public dont les oreilles sont de plus en plus formatées.

Comme une masse nourrie à la junk-food, cette ogresse est affamée de boucles assourdissantes balancées à grand coup de MacBook Pro, de synthétiseurs numériques impersonnels, de batteurs tous plus rapides et techniques les uns que les autres, de chanteurs qui répètent leurs gammes, maîtrisent le vibrato et se nourrissent d'Evian, de tisanes à l'erysimum et de salades d'endives.

Les groupes du "circuit des festivals" d'aujourd'hui veulent tous rivaliser de puissance, et s'écrasent les uns les autres, pour finalement tous sonner pareil.

Il y a une tendance actuelle à penser qu'acheter sa place pour un concert vous donne tous les droits. "Le client est Roi". Sauf que la musique est un Art, et que les artistes ne vous doivent rien, ils n'ont pas à se conformer, ils n'ont pas à jouer en rythme, ils n'ont pas à chanter juste. C'est déjà assez difficile de devoir se désaper devant 1, 10, 100, 1000 personnes. Il faudrait en plus se baisser, pencher la tête, et prendre les coups de fouets à la moindre note jouée de travers, au moindre clic d'un métronome qui n'en peut plus de marteler? Où est la vie putain, où est la sensibilité?

Vous clappez des mains vous, quand vous allez voir un virtuose jouer une sonate au piano? Non, vous vous taisez, vous écoutez, vous laissez l'artiste exprimer sa sensibilité, son groove, sa sensualité et donc même sa mortalité, fragilité, vulnérabilité.

Rodriguez hier, sur la scène de la Cigale, incarnait cette liberté. Celle que j'entends sur 'Astral Weeks' de Van Morrison quand le chanteur et sa guitare s'échappent et que les arrangements célestes tentent magistralement de le canaliser. Celle que j'entends en voyant Bob Dylan éclabousser d'électricité ces crétins d'anglais en 1966 (et pas 65, merci Fred), trop puritains pour comprendre le chaos. Celle que j'entends quand Jacques Brel s'insurge à la fin du "Tango Funèbre":

"Je me vois tout au bout
De ce voyage-là
D´où l´on revient de tout
Je vois déjà tout ça
Et l´on a le brave culot
D´oser me demander
De n´plus boire que de l´eau
De n´plus trousser les filles
De mettre d´l´argent d´côté
D´aimer l´filet d´maquereau
Et d´crier : "Vive le roi!"
Ah! Ah! Ah! Ah! Ah! Ah!"

Paris n'a vraiment aucune âme.


jeudi 23 mai 2013

PAROLES: Les Shades - La Caverne

J'ai perçu le monde comme une projection,
D'ombres animées en deux dimensions.
Prisonnier des plus profondes balivernes,
Loin sous le sol, loin sous le sol d'une caverne.

Je fus tiré dehors contre mon gré,
Éclaboussé de lumière, humilié aveuglé.
Puis ces échos se transformèrent en musique,
Ces ombres en formes, ces ondes en vagues électriques.

Libéré des chaînes de mon enfance,
Pris d'un élan d'amour et de confiance,
Je retournais sauver mes vieux camarades, mais,
Leur accueil fut pareil à celui d'une fusillade.

B.K.




mardi 23 avril 2013

PAROLES: Les Shades - 1989

Torture géniale, maladie mentale
Craquement thermique, cratère critique
Etroits d'esprits, détroits détruits
L'effroi, les cris, contrats finis

Vieillir sans disparaître
Comme des ordinateurs
S'éterniser sans naître
S'ennuyer toutes les heures
Avoir le spleen terrestre
Effacer les erreurs

Climat tendu, procès vendu
Trachée bloquée, tranchée tranquille
Transfert trop cher, trimer trop dur
Réchauffement clinique, progrès tactiques
Testaments modernes, fausses statistiques
Innovants contrastes, prêtres iconoclastes
Ménages nucléaires, amours délétères
Place au spectacle, aux clowns militaires

Vieillir sans disparaître
Comme des ordinateurs
S'éterniser sans naître
S'ennuyer toutes les heures
Avoir le spleen terrestre
Effacer les erreurs

B.K.



jeudi 18 avril 2013

PAROLES: Les Shades - Hors de Moi


Ils m'ont emmené dans mon sommeil
En parlant des langues étrangères
Ils m'ont fait boire dans des bouteilles
Mélange de mercure et d'éther

Ils m'ont mis hors de moi

Ils m'ont fait croire que j'étais nu
Ils ont marqué au fer mon torse
La bête que j'étais devenu
Portait une camisole de force

Ils m'ont mis hors de moi

Ils ont mis de l'huile sur le feu
De la folie qui frémissait
Dans les bas fonds de ma conscience
Comme une chaude poudre d'artifice

Ils m'ont mis hors de moi

B.K.